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Auteur(s) : Assocation Française Des Editeurs de Logiciels (AFDEL)
Date de publication: 16 janv. 2012
Editeur : Assocation Française Des Editeurs de Logiciels (AFDEL)
Cap sur le numérique
La France accuse un retard conséquent, elle n’occupe que le 21e rang mondial de l’adoption des Tics selon le Digital Ranking publié par The Economist. Une réalité qui se paie en points de PIB car l’économie numérique croît deux fois plus que le reste de l’économie et alors que les nouvelles technologies sont aujourd’hui le principal levier de productivité des économies traditionnelles.
Nous vivons en effet une mutation de notre économie vers une économie devenue digitale. Le numérique est aujourd’hui le principal relais de croissance des industries traditionnelles qui améliorent leurs process de production, leurs produits et leurs services grâce au numérique. Certains pays ont bien appréhendé ces nouveaux challenges et on peut constater l’excellence des pays scandinaves dans les domaines numériques, le leadership asiatique de Taïwan, de la Corée du Sud et du Japon aux côtés d’Israël et des États-Unis. Ces challenges ne peuvent se relever sans une diffusion accélérée des usages qui implique que les infrastructures progressent à la même vitesse.
En dépit des nombreux efforts du gouvernement, ce n’est pas encore le cas du Plan National Très Haut débit qui doit mettre en place une gouvernance renouvelée et sans doute plus contraignante. Les usages numériques doivent également s’intégrer à part entière dans les programmes d’enseignement, bien au-delà d’une simple logique d’équipement qui n’est qu’un préalable.
De même si la culture entrepreneuriale a progressé en France, les étudiants demeurent encore trop souvent majoritairement attirés par les grands groupes et les PME peinent à recruter. C’est pourquoi nous proposons qu’un stage en PME de croissance soit obligatoire dans les cursus supérieurs économique et d’ingénieur.
Cap sur les PME
Pourtant, s’agissant du Logiciel et des services web ou encore de l’électronique, secteurs au coeur de la croissance des usages innovants, nous manquons cruellement de champions de taille mondiale. Seule une politique industrielle de long terme nous permettra de conserver les pépites numériques qui préfèrent se vendre aujourd’hui à l’étranger, faute de consolidateurs nationaux. L’émergence de champions nationaux passe par la création d’ETI de pointe comme l’Allemagne a su le faire, qui dispose aujourd’hui d’un tissu industriel d’ETI de réputation mondiale. La politique industrielle historique française n’a pas aidé, en restant concentrée sur les grands champions nationaux, au lieu de stimuler l’émulation par la concurrence. Il existe en France des PME très innovantes qui n’ont pas les moyens de leurs ambitions, notamment en matière de croissance externe.
Aujourd’hui, dans le contexte de désendettement des grands groupes, des cessions forcées de filiales de groupes du CAC 40 et parfois du SBF 120 pourraient également accoucher d’ETI susceptibles de constituer le tissu industriel de PME de pointe qui nous fait défaut.
Cette dynamique ne pourrait se créer sans le soutien de l’État comme investisseur public dans le cadre d’une politique industrielle stratégique, ancrée dans les écosystèmes régionaux et appuyée sur une logique de guichet unique.
Cap sur l’innovation
En 2010, les entreprises de la communauté Oséo Excellence, qui regroupe 2 000 PME de croissance, ont enregistré une hausse moyenne de leur chiffre d’affaires de 7 %, à comparer avec la hausse de seulement 1,7 % pour les PME. Comme l’indique l’économiste Philipe Aghion : « Dans les économies avancées, où la croissance repose davantage sur les technologies, les études ont démontré que ce sont les start-up qui défrichent les domaines les plus en pointe, à la “frontière technologique” ». Mais on l’oublie souvent : l’innovation est toujours une prise de risque… qui suppose un financement adéquat.
C’est pourquoi nous souhaitons que la situation critique que traverse le capital investissement, en particulier le capital risque, soit prise à bras-le-corps. C’est pourquoi nous souhaitons aussi que les PME technologiques bénéficient d’une fiscalité plus adaptée, en améliorant ou en pérennisant les dispositifs d’aides publiques à l’innovation déjà existants (CIR, JEI) et en alignant la fiscalité de l’impôt sur les sociétés sur les autres pratiques européennes qui ont misé sur l’attractivité fiscale de leur territoire.
Préambule
1. Financement de l’innovation : pallier LE tarissement des sources
2. Aides publiques et fiscalité : cohérence, stabilité et soutien aux PME innovantes
3. L’Etat investisseur au service de l’innovation et de la réindustrialisation
4. Promouvoir la diffusion des TIC et l’esprit d’entreprise
5. Une Gouvernance du numérique rénovée
A propos